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Alexandra - Idées architectes
11 octobre 2012

La violence politique au Moyen-Âge : l’Inquisition

 

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[1]L’Inquisition médiévale, en effet du XIIIe au XVe siècle, était un tribunal ecclésiastique dont l’objectif était d’éliminer l’hérésie. Pour ce faire, on pouvait condamner les individus jugés coupables d’une amende, d’une peine de prison ou les forcer à réciter un des prières ou à effectuer un pèlerinage pour se repentir. Mais les hérétiques pouvaient aussi être brûlés vifs ou exécutés de manière plus sadique encore.

En 1252, le pape Innocent IV autorisa par la bulle  Ad exstirpandales forces de l'ordre laïques à utiliser la torture et l’effusion de sang sur recommandation des inquisiteurs. Cette bulle ne rencontra pas vraiment d’objections, et le peuple lui-même ne s’est pas révolté en apprenant son existence. L’autorité de l’Église étant très forte dans la société médiévale, on ne mettait pas en questions ses décisions, qui devaient nécessairement être bonnes puisqu’inspirées par Dieu.  Respecter la volonté de Dieu était alors plus important que de respecter l’intégrité d’une personne. La violence était considérée comme un  moyen légitime de purifier la société en convertissant ou en tuant les hérétiques. Aucun problème moral n’y est vu car, comme l’exprime Saint-Thomas d’Aquin dans son Commentaire sur le livre de Job : « Par des supplices, [Dieu] s’enquiert si j’ai péché en action et si je suis injuste en pensée, comme font les hommes qui extorquent des aveux par des tourments ».

 Mais l’Inquisition devint vite incontrôlable, puisqu’une simple dénonciation pouvait mener à un interrogatoire en règle. Un climat de peur s’installa alors un peu partout en Europe, puisque les inquisiteurs commencèrent à utiliser systématiquement la torture (plomb fondu, eau bouillante, élongation, immersion, chaise à clous, fouet, etc.) pour obtenir des aveux de la part des accusés. 

 

Bibliographie : GUIRAUD, Jean. L’Inquisition médiévale, Paris, Tallandier, 1978, 238 pages

JULLIARD, Olivier. « Torture », Encyclopaedia Universalis [En ligne], http://universalis-edu.com (Page consultée le 10 octobre 2012 )

PORTELLI, Serge. Pourquoi la torture? Paris, Vrin, 2011, 294 pages

 



[1] La toile Jeanne d'Arc au bûcher de Hermann Stilke représente l'une des victimes les plus connues de l'Inquisition. 

 

 

     

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Commentaires
Y
Intéressant. À cette époque, il ne semble pas y avoir de monopole de la violence, pas en tout cas tel qu'on le trouve aujourd'hui concentré dans les offices de l'État. Mais l'Église elle-même ne tuait personne, je crois. Là, je ne suis pas certain de ce que j'avance. Je crois que la peine capitale était d'office l'oeuvre de ce qu'on appelait le "bras séculier", c'est-à-dire le ou les dépositaires du pouvoir temporel (rois et compagnie).
Alexandra - Idées architectes
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